La Triste fin du petit Enfant Huitre & autres histoires, de Tim Burton

Publié: 8 février 2012 par maedhros909 dans Autre, Littérature
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Illustration Edition Collector


Ce livre nous emmène dans l’imaginaire de son auteur.

Noir, macabre et émouvant, il conte en rime les histoires d’une vingtaine d’enfants étranges.
Souvent humanoïdes monstrueux, mi-hommes mi-animaux ou êtres fantastiques, ils ont pour la plupart du mal à s’accepter ou se faire accepter.
Ce recueil de mini-nouvelles poétiques extraites directement de l’univers de Burton mêle émotion et effroi, poésie et cruauté. Le tout est ponctué par des illustrations de Burton lui-même qui imagent parfaitement ses vers.

Un livre bien peu commun que voici là.
Pour commencer un petit point d’explication. Je ne classe pas ce livre dans « Fantastique » mais dans « Autre ». Néanmoins les adjectifs « Poème », « Conte », « Fantastique » ou « Merveilleux » plus certainement lui iraient tout de même, je fais juste encore une distinction avec le « Fantastique » au sens premier du terme et ses variantes. Il s’agit d’un livre tellement atypique que je ne peux décemment pas le classer dans « Fantastique ». L’univers fantasmagorique de Burton se rapproche plus du « Merveilleux ». Dans ses œuvres, les personnages, même si ils en découlent bien souvent des choses négatifs, ne sont pas plus surpris que ça de voir un homme avec des mains en couteaux ou un petit garçon à la tête d’huitre. C’est pas banal et cela va forcement lui faire du mal, mais cela ne suit pas la démarche « classique » du fantastique allant du réel vers le surnaturel.
De plus, il s’agit là également de « contes » car certains textes peuvent cacher une morale sous-jacente, de « mini-nouvelles », et de « poèmes » bien sur puisque tout est écris en vers.

Ces d’ailleurs par là que je vais enchainer car il s’agit à mes yeux de l’énorme bémol et défaut de l’ouvrage (le seul vraiment notable du reste). La traduction faite un certain René Belletto est épouvantable. A hurler parfois en comparant avec la version originale. Car oui la version anglaise est également dans l’ouvrage ! Sur la page de gauche. C’est d’ailleurs là une très bonne idée de mettre l’anglais à gauche et le français à droite, ca offre une profondeur de plus, même si la traduction avait été parfaite. Reprenons. La traduction est atroce, il doit certes être bien compliqué de traduire de la poésie mais pourquoi se mettre soit même dans la roue ? Pourquoi quand Burton ne rime pas à un endroit parce que c’est son choix, le traducteur s’efforce lui de trouver un mot tordu ou de couper les phrases (et même les mots!) pour maintenir la rime partout ?

Exemple : « La fille vaudou » :
 » She has a beautiful set
of hypno-disk eyes,
the ones that she uses
to hyptonize guys »
…Est traduis par :
« Elle a des yeux super-
bes, une belle paire
de disques hypnotiseurs dont elle use
pour fasciner les gus »

Pourquoi « gus » ? Pourquoi tuer un texte avec un changement brutal de niveau de langue ? En plus ca ne rime même pas avec « use » c’est pas le meilleur exemple celui que j’ai pris, mais chacun y trouvera sa traduction ou son mot qui le fera hurler, avant de se fier plus qu’à moitié au français et lorgner de plus en plus sur la version originale.
Malgré tout, la traduction se lit bien, mais le fait d’avoir l’originale joue là contre elle. C’est à la fois un plus majeur mais du coup la source majeure de la critique également car peu fiable. La traduction moyenne aurait été peut être moins visible sans le texte original.

La version originale quant à elle est quasi irréprochable. De 120 pages environ, le recueil reflète tout le génie de Tim Burton, tout son univers à la fois cynique et cruel et poétique et tendre. Il se lit vite, ce qui est à la fois très appréciable et un peu dommage, comme souvent avec les bons livres très courts on aimerait qu’ils soient un peu plus long.
Un très belle ouvrage de la main d’un grand réalisateur.
(Encore merci mon amour pour toutes ces découvertes et pour me l’avoir prêté. Je t’aime!)
NOTE : 15/20

commentaires
  1. rp1989 dit :

    Un bel univers poétique qui a un petit côté Edgar Allan Poe je trouve!
    J’adore le poème sur la fille qui fixait, fixait (staring en anglais)!

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